Le 22 janvier dernier je partais pour Dignac, un coin un peu reculé près d’Angoulême pour une semaine de dessin et de bande dessinée collective sous contraintes. La résidence "Pierre feuille ciseaux" organisée par l’association Chifoumi, et qui a régulièrement lieu depuis une dizaine d’année, accueille chaque fois une douzaine d’auteurs et d’autrices, d’un peu partout dans le monde, et plus ou moins confirmé.e.s.
Après l’invitation officielle que j’ai relu 2000 fois pour être sûre, mon premier rêve tordu a été d’arriver dans un grenier un peu miteux, au milieu d’auteur.rice.s inconnu.e.s au bataillon, apparemment fans d’"heroic fantasy" et autres bd de genre, et d’apprendre qu’en fait je ne devais pas m’inquiéter, ni me demander ce que je foutais là, parce que j’avais été invitée pour faire la vaisselle. Ce qui m’allait tout à fait.
Mais, en vrai, j’étais vraiment invitée pour dessiner, et la découverte des autres invité.e.s a été une bonne grosse claque, avec des pratiques qui font rêver...
La rencontre a été d’une fluidité inattendue. J’aurai pu passer la semaine à me demander ce que je foutais là, et me sentir complètement démunie (ok c’est arrivé mais pas trop longtemps), mais non. Simplement apprécier d’être là, bien entourée, avec du temps devant soi pour dessiner, ce serait du luxe de gâcher ça. J’ai donc dessiné toute la semaine, dans un environnement bienveillant où au fond, personne n’étant sûr de rien produisait dans la bonne humeur. Ca fait du bien, autant d’humilité au mètre carré.
On a aussi beaucoup rit, ce qui n’est pas du luxe non plus.
On a ensuite enchaîné sur le FIBD - changement d’ambiance - durant lequel nos productions étaient exposées, essentiellement du fanzine, plein, un minuscule film, et un bel ouvrage collectif en sérigraphie (mené par Renaud Thomas de chez Arbitraire).
L’occasion de voir quelques têtes amies, de filer un coup de main à l’employé du Moi et de faire un minuscule concert.
On a vu pire comme mois de janvier.
Encore une fois, gros merci à l’équipe de Chifoumi.
(photos : Aisha Franz, Violaine Leroy et Juliette Mancini)
Je cherche... En attendant, ça produit des récits qui mettent en scène des adultes, des thérapeutes, et pour l’instant une petit fille.
J’en fait des fanzines d’une 20aine de page, noir et blanc, imprimés dans les fantastiques ateliers du TONER à Bruxelles, max. 50 ex. 5€ (+frais de port)
Pour les trouver il faut me contacter (joannalorho-at-gmail-dot-com) ou me croiser.
Une série d’illustrations pour Médor, autour de a petite ville de Ninove et sa propension à voter pour l’extrême-droite...
À lire dans le Médor no.16 - Automne 2019
Deuxième collaboration avec la journaliste Nathalie Caprioli après la visite d’une crèche bruxelloise pensée pour des familles précaires, et/ou qui rencontrent des difficultés dans leurs parcours professionnels et/ou administratif. Un moment d’une grande douceur qui donne la sensation que parfois les choses vont dans le bon sens.
Deux pages de bande dessinée pour le journal IMAG un projet du CBAI( Centre bruxellois d’action interculturelle ).
Aujourd’hui sort "ECHOS" à l’employé du Moi. Un projet où ont été réunies 6 auteures, 3 collaborations ; Joanna Hellgren et Amandä Vähämaki, Julie Delporte et Noémie Marsily, Aisha Franz et moi.
(Plusieurs dédicaces sont organisées à Bruxelles et en France dans les jours qui viennent, + d’info sur le site de l’éditeur : http://employe-du-moi.org/)
J’ai ramené le livre dans ma famille en me demandant si je devais vraiment m’expliquer sur la façon dont j’avais arrangé la réalité pour en faire un récit...
Finalement j’ai déposé le livre sur la table, et on a parlé d’autre chose.
Je n’ai pas vu ma mère s’installer avec mais je l’ai entendu rire doucement, je me suis retournée, elle était émue en tournant les pages et reconnaissait ma grand mère, le chien, la maison, la plage, le chemin, la petit fille, le port... et tout ce que j’ai pu puiser dans mon passé pour raconter cette histoire.
J’avais dit, un jour mamie je ferai un livre avec toi.
J’aurai voulu le faire avec plus de justesse, mais j’y reviendrai sûrement, en tout cas une chose est sûre c’est qu’en faisant un bout de ce livre je l’ai fait revivre un petit peu.
Heureusement j’ai changé de phrase sinon en plus de galérer avec l’écriture, j’aurais aussi des soucis de conjugaison. C’est dur la vie.
Ce matin, sur le banc de l’osthéo j’aurai bien arrêté le temps. Enfin, le temps tout autour, pas les doigts qui bougaient tout doucement le long de ma colonne, ni l’enchaînement de piano romantique qui passait en douce derrière...même si ça n’est pas ma période préférée...
Je voudrais que ça s’arrête.
Mais ça va finir par s’arrêter, c’est ça le pire.
D’une certaine manière. Les déjà parents ricannent. Mais oui, pour le moment, j’ai l’impression que cet été sera plus reposant que cet hiver interminable.
Je ne suis pas faite pour les dernières lignes droites. Surtout une ligne droite qui concerne un projet qui a sinué pendant autant d’années.
Et je découvre que même les lignes droites de projets courts sont aussi désagréables.
Et puis ce n’est pas comme si il y en avait qu’une.
Par extension, c’est vrai que je continue de me demander pour quelles parties je suis faite finalement...Si ...au début c’est toujours bien. Après tu commences à regarder ce qui a été fait et c’est comme si la magie disparaissait.
OOOoohh Mon Dieu, c’est horrible ce que vous dites là !
Je suis fatiguée de courir plusieurs lièvres à la fois, je vois surtout ce que j’y perd pour le moment.
Bah oui. Ca ne me fait pas vraiment rire.
Bref.
Je vais retourner travailler.