Depuis hier, dans l’atelier désert et semi sombre, je teste un multiplan de compet’, j’ai manqué de m’assommer en me cognant dessus, lui n’a même pas frémi, ce truc doit être plus lourd qu’un piano...L’interface de son appareil photo est d’une galanterie incroyable, aperçu live des réglages, super précision, super zoom, mise au point les doigts dans le nez...ahhh c’est bon.
Et là, je cale tout mes papiers sur la musique, et puis je nettoierai tout ça après.

( En pendant ce temps là, Bertrand chante "Courage, avançons, un jour arrivera, nous y arriverons")

J’ai peut-être fait une multitude de tentatives, et fait proliférer un magma d’archives, mais quand j’ai le courage de rebrancher un disque et de regarder ce qu’il y a dedans, je retrouve des séances de travail qui sont complètement sorties de ma mémoire... c’est assez instructif...et c’est exploitable !
Enfin là en l’occurrence non. J’ai juste été surprise...

J’ai un story board.
J’ai de nouveau un story-board.
J’ai enfin un story-board.
Jusqu’à présent, j’en ai fait une ch*** de story board, mais il faut bien avouer que je les ai souvent fait pour satisfaire une demande, et pas en tant qu’outil véritable.
C’est chose faite. Pour la première fois j’ai un story-board valable pour lequel, je suis même plutôt convaincue.
Si ça c’est pas un grand progrès...
Cet été on relance la machine. QUOI ? Je n’étais pas déjà en train de travailler ??
Ben non, après les 24h, j’ai construit des fausses caisses et des faux bateaux, et puis après on a préparé nos deux émissions radio consécutives, dernière de l’année à radio campus, et première internationale au festival Sismics de Sierre.
Tout en préparant un dossier pour Kijé lui-même, incluant note d’intention, lettre de candidature, budget, mise à jour du story board et de l’animatic, et tout ça et tout ça.
Bref, du dessin, en voilà.

Technique d’animation simplifiée...

Allez, scène suivante ...

Je suis un peu perplexe encore...Mais ça va, il y a une partie de moi qui dit, "tsst, allez, avance"

Vous avez joué à Zelda sur la Super Nintendo ? Moi oui.
La première fois que je suis arrivée au premier monstre, j’étais complètement bouleversée, c’est peut-être la première fois de ma vie que j’avais les mains moites...
Je me suis fait zigouiller super vite.
Après j’ai repris la partie, mais j’avais à moitié la trouille.

La première scène de "Kijé" est un travelling, que j’ai construit avec des connaissances dans after effects plus qu’approximatives, mais pourtant je m’en suis sortie en mettant en place des systèmes qui, sûrement, me paraissaient relativement logique à ce moment là, c’est à dire en septembre 2009.
( un ange passe )
Depuis, dans mes notes il y a, dans les trucs à faire : retoucher séquence 1 plan 1.
...

Alors quand je l’ai enfin ré-ouvert il y a quelques jours, il a fallu se remettre dans le bain. ( j’avais les mains moites ).
J’imaginais un scénario catastrophe du genre, je ne vais plus rien comprendre il va falloir tout refaire mais avec l’esprit encore moins frais qu’à ce moment là, non je ne vais pas pouvoir, les fichiers vont être corrompus...
En fait, seulement 2 liens sur 89 étaient rompus.
Ensuite, et là je suis vraiment, mais vraiment étonnée, les notes que je prends dans mes cahiers depuis le début, en fait me servent dans ce genre de situation, sous cette apparence plus que chaotique, je m’y retrouve un peu, en fait je me souviens !

C’est assez éprouvant de travailler avec un document qui, a aucun moment ne donne un réel aperçu de ce que je suis en train de faire. Parce que, même en demandant à AE de me rendre, même ne serait que 1 pixel sur 10, sur quelques secondes, c’est dur. Pour passer d’une image à une autre, j’ai le temps de faire un petit tour sur le net. Et oui.
Bon je suis peut-être nulle avec AE aussi, je suis pas une nerd non plus...

Je ne suis pas sûre de m’y retrouver mais par contre je me fais bien plaisir.
Non ça n’est pas lisible parce que c’est seulement un calque sur trois, c’est une partie de l’image seulement, mais je suis tellement contente de pouvoir oublier l’horrible rendu de la maquette qui me sert à animer. arh.